Tests de dépistage

1) Les planches pseudo isochromatiques : le test d’Ishihara

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Ishiara Shinobu (1879-1963) (doc 11)

Ce test a été inventé en 1917 par Shinobu Ishihara. Il est constitué de 38 planches. Il permet de détecter toutes les déficiences dichromatiques sauf la tritanopie et la tritanomalie, d’ailleurs très rare. Une planche pseudo isochromatique est constituée d’une mosaïque de points de couleurs différentes, disposés de façon apparemment aléatoire, au sein duquel apparaît une forme sur un fond.
En réalité, les couleurs utilisées sont situées sur des axes de confusion colorés prédéterminés pour mettre en évidence un type de daltonisme précis.
On utilise un nombre réduit de teintes. Chacune d’elle apparaît à plusieurs degrés de taille, de saturation et de luminosité. Ces degrés sont identiques pour chacune des couleurs représentées. Un ensemble de points reproduit une forme reconnaissable par l’unité de la teinte, mais au sein de cette forme on trouvera plusieurs saturations ou luminosités différentes de façon aléatoire. Le daltonien qui ne verra pas la couleur, ne pourra pas non plus déchiffrer la forme par le seul fait d’une homogénéité de saturation ou de luminosité. A l’inverse, il existe des planches dans lesquelles cette homogénéité est utilisée pour faire percevoir des formes à des dichromates alors que les sujets normaux, trompés par des couleurs qui leurs paraissent différentes ne les percevrons pas.
Dans le daltonisme héréditaire, les lignes de confusion sont nettes et parfaitement déterminées. Cela permet une excellente fiabilité aux planches bien conçues à la condition que les couleurs soient reproduites à l’impression.
En revanche, par construction une planche pseudo isochromatique n’est pas adaptable et si l’axe de confusion du dichromate n’est pas rigoureusement celui qui a été prédéterminé, la planche sera jugée défectueuse. Cela se produit le plus souvent dans le cas d’une dyschromatopsie acquise.
Chaque groupe de planches (tables) reproduites dans l’annexe (page 27 à 33) doit être interprété différemment :

  • La planche numéro 1 est la planche (table) d’initiation et tout le monde peut lire 12, même les daltoniens. Viennent ensuite 6 groupes de 4 planches consécutives. Pour chaque groupe le principe de confusion est le même pour les 4 planches. Chaque groupe est reproduit dans une page de l’annexe (une ou deux tables supplémentaires ont été ajoutés dans chaque groupe).
  • Les planches 2 à 5 se servent donc de la même confusion de couleurs. Normalement, des chiffres différents de ceux perçus par les sujets normaux sont visibles en cas de dichromie rouge vert. Le taux d’erreur de perception des chiffres différents, pour les daltoniens, est fluctuant.
  • Les planches 6 à 9 sont de même valeur et explore une confusion entre le rouge et le vert, très voisine de celle testée pour le groupe précédent mais possédant un fond différent. Les sujets anormaux perçoivent donc des chiffres autres.
  • Les planches 10 à 13 sont basées sur une confusion bleue verte – orangée. Les individus atteints de la maladie ne perçoivent rien.
  • Les planches 14 à 17 sont très proches des planches 6 à 9 mais elles possèdent un fond légèrement différent. De plus comme dans la série précédente les sujets daltoniens ne perçoivent rien.
  • Les planches 18 à 21 sont construites sur un mode différent. Contrairement aux précédentes, les sujets normaux ou achromates ne perçoivent rien tandis que les dichromates peuvent percevoir ou distinguer des chiffres. En fait cette perception est très aléatoire au point que cette série de planches peut éventuellement être négligée lors d’un test rapide.
  • Les planches 22 à 25 sont cruciales car elles ont pour but d’identifier un individu comme étant atteint de protanopie ou de deutéranopie. Pour cela le fond est gris et chaque planche présente deux chiffres dont les protans et les deutans n’en distinguent qu’un seul.

Remarque : Ce test n’est pas seulement utilisé pour le dépistage du daltonisme mais également pour d’autres types de perturbations de la perception des couleurs.

2)Autres types de test

Il existe d’autres types de tests de dépistage du daltonisme.

a) Les tests de Farnsworth

Les tests Panel D15 et Farnsworth-Munsell 100-hue ont été conçus en 1943 par Dean Farnsworth. Ils ont tous deux d’abord été utilisés pour la sélection des travailleurs dans l’industrie américaine. Le test Farnsworth-Munsell 100-hue est un test de discrimination (quantification de l’anomalie).

Test Farnsworth-Munsell 100-hue (doc 12)

Test Farnsworth-Munsell 100-hue (doc 12)

Le test panel D15 est constitué de 15 jetons de plastique noirs comportant une pastille de couleur : il consiste à placer les jetons dans un ordre de couleur qui varie progressivement du rougeâtre au bleuâtre.

 

Test test panel D15 (doc 13)

Test test panel D15 (doc 13)

b) Tests pour les enfants

Test de Fletcher-Hamblin

Dans ce test les couleurs sont présentées dans un dessin. L’enfant doit sélectionner la couleur la plus proche d’une couleur qui lui est présentée.
· Le test de Varriest

Ce test inventé en 1981 est composé de jetons colorés que l’enfant doit réunir à la manière des dominos.
· Le test de Pease et Allen

Ce test inventé en 1988 se compose de 4 planches rectangulaires présentant un carré positionné dans un angle. Une planche détecte les problèmes de vision rouge, vert et une autre détecte les déficiences pour le bleu.

c) Le test de Holmgren

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Test de Holmgren (doc 14)


Il utilise des écheveaux colorés (assemblage de fils repliés et réunis par un fil de liage). Chaque écheveau de laine est relié à un disque. Trois écheveaux servent de référence et sont marqués selon leur couleur respective :
A Echeveau A pour le vert
A Echeveau B pour le violet
A Echeveau C pour le rouge
Les 40 autres écheveaux ont un disque coulissant qui cache un numéro. Le sujet doit sélectionner parmi ces 40 écheveaux, une dizaine dont la couleur est la plus proche de A, puis 5 dont la couleur est la plus proche de B et 5 les plus proches de C.


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